Pari réussi pour la deuxième édition de FERTILES ! Plus de 500 personnes se sont à nouveau rassemblées ce jeudi 25 septembre à la Linière du Ressault au Neubourg (Eure) pour débattre de l'avenir de l'agriculture française.
Cette année, les échanges, animés par le journaliste et présentateur Thierry Guerrier, ont pris une dimension plus politique grâce à la présence de plusieurs élus, parlementaires et anciens parlementaires, tels que le sénateur EELV Daniel Salmon, la présidente LR du Département de l'Oise Nadège Lefebvre, l'ancien député Renaissance de la Creuse Jean-Baptiste Moreau et l'ancienne eurodéputée EELV Sandrine Bélier. À souligner aussi : la présence de Corentin Biardeau, ingénieur agronome et membre du Shift Project, dont l'étude sur l'agriculture montre que la profession est prête à faire évoluer ses pratiques, initie déjà le changement, mais recherche encore le modèle économique pour y parvenir avec succès.
"Le but d'un événement comme FERTILES, c'est de prendre le temps, ne serait-ce qu'une journée, d'essayer de s'écouter, d'essayer de s'entendre. Il ne s'agit pas forcément d'être d'accord sur tout, mais d'essayer de construire ensemble des solutions ou d'identifier des points de convergence, dans un climat serein", rappelle Alexandre Rassaërt, Président du Département de l'Eure.
Des divergences assumées mais des convergences réelles
Pour le Président du Département, les débats ont parfaitement illustré l'esprit FERTILES : "On l'a bien entendu ce matin, il y a des lignes de fracture, mais sur ce socle commun, on doit pouvoir bâtir des politiques publiques avec un débat gauche-droite classique. On n'est pas forcément d'accord, par exemple, sur les modèles économiques, il y a plein de choses qui peuvent nous séparer. Mais on a entendu dans les échanges énormément de choses qui nous rassemblent quand même, qu'on soit de tous les bords politiques."
Cette analyse a été partagée par Géraldine Woessner, rédactrice en chef au Point et grand témoin de cette deuxième édition de FERTILES. Malgré son plaidoyer assumé contre l'idéologie politique, elle a d'abord tenu à souligner "ce qui nous rassemble : le constat que le changement climatique est une réalité, la prise de conscience que la souveraineté agricole est un élément fondamental de nos libertés, et la nécessité de transformer nos modèles agricoles tout en préservant la rentabilité des agriculteurs."
La journaliste a ensuite alerté sur ce qui entrave le débat : "Pour qu'un débat soit possible, il faut qu'on soit capable au moins de partager un socle de faits communs. On plaide pour un débat rationnel, intelligent, qui soit débarrassé de l'idéologie, parce qu'elle retarde tout le monde."
Mettre en application aujourd'hui les solutions de demain
Ce débat, ce n'est pas qu'une question de posture. "Pourquoi trouver des points de convergence ? Pour essayer de trouver ensemble des solutions. Et ces solutions, elles existent quand on écoute certains acteurs du territoire.", a commenté Alexandre Rassaërt avant de laisser la scène à un panel d'innovateurs qui prouvent que partout en France, le changement est déjà une réalité.
"L'objectif de FERTILES, ce n'est pas de se voir une fois par an et qu'il ne se passe rien entre deux, a lancé Sébastien Windsor, président de Chambres d'Agriculture France, en conclusion de la journée. C'est que chacun d'entre nous reparte du Neubourg avec une idée, un projet à mener pendant l'année pour prouver, une fois encore, que l'agriculture française est la plus durable et la plus vertueuse au monde."